XVI semaine du Temps Ordinaire – Lundi
Témoins de la joie
Quelques-uns des scribes et des pharisiens lui adressèrent la parole : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. » Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne sera donné que celui du prophète Jonas. Car Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits ; de même, le Fils de l’homme restera au cœur de la terre trois jours et trois nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Mt 12,38-42
Le signe de Jonas, nous explique Jésus, est le signe de sa résurrection de la mort. Aux scribes et aux pharisiens qui réclament un signe pour lui croire, Jésus répond qu’il ne leur sera donné que celui du prophète Jonas. Pour qu’il puisse croire en la résurrection Jésus accordera à Thomas la possibilité de mettre son doigt dans le trou des clous et sa main dans le côté que le soldat romain a percé avec sa lance. Quel est donc le signe qui nous est donné à nous, après deux milles ans, pour croire que Jésus de Nazareth est vraiment ressuscité, qu’il est le Fils de Dieu et Dieu lui-même ? Nous aussi nous avons besoin du signe de Jonas pour croire, et le témoignage de Pierre transmis par l’église ne nous suffit pas de même qu’il a fallu a Thomas toucher de ses mains les plaies de Jésus ressuscité pour croire. Nous aussi nous avons besoin de voir et de toucher pour croire à la résurrection.
Est-il possible alors de faire aujourd’hui la même expérience que les premiers disciples ont fait ? Apparemment non, mais véritablement oui. En effet nous aussi nous pouvons faire la même expérience de résurrection que Pierre et Thomas ont fait d’une manière indirecte mais plus sûre. Ce qui éveille nos soupçons d’abord et fait qu’ensuite nous sommes convaincus est la « joie ». C’est depuis deux milles ans que la joie de la résurrection se répand à travers l’histoire du monde comme une vague, soulevée et poussée par le Saint Esprit. Il ne s’agit pas d’une petite vague ou de quelques rides sur la surface de la mer sous le noroît de septembre ; c’est une vague majestueuse et puissante qui se forme sous le suroît de l’Esprit Saint. Dans notre maison de Castiglioncello on entend ce vent souffler du bout de la rue ; un vent qui balaye la plage et ébouriffe les arbres de la pinède. Dans un monde dans lequel règnent la tristesse, le cafard, l’ennui et la dépression, la joie n’appartient qu’aux enfants et aux personnes de foi.
La Providence, les guérisons et les miracles ne sont pas non plus une preuve aussi irréfutable que la « joie ». Et cette joie est si débordante qu’une fois que nous sommes arrivés à la foi en Jésus, elle nous remplit et nous devenons, nous aussi, des témoins de la joie. Ce n’est pas, comme l’on a écrit sottement, la joie artificielle “ opium des peuples ”. Cette joie est un sentiment authentique, contagieux qui surabonde même dans les tribulations, comme il est arrivé à Paul.