FRFS065

II Dimanche de l’Avent

La tortue courageuse

Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour préparer la route. À travers le désert, une voix crie :Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Mc 1,1-8

Un jour une tortue décida de sortir dans la nuit: « Où vas-tu donc ? – lui demanda le crapaud – Comment feras-tu pour voir où tu mettras les pieds ? » La tortue sortit tout de même, et, elle trébucha et se renversa. « Je te l’avais dit ! – lui dit à nouveau le crapaud – Et maintenant, comment feras-tu à vivre à l’envers ? » « Je ne sais pas – répondit d’une voix heureuse la tortue – mais maintenant je vois les étoiles ! » Voilà la signification que revêt la conversion : vivre à l’envers par rapport au monde pour contempler le ciel étoilé.

La conversion dont parle aujourd’hui Jean le Baptiste est différente par rapport à celle à laquelle fait référence Jésus. Jésus nous demande de l’accueillir comme le Seigneur de la vie, alors que Jean parle de la condition liminaire pour pouvoir l’accueillir : aplanir nos routes. En outre, Jean avec sa franchise et son mode de vie essentiel, nous enseigne ce que veut dire aplanir la route pour être libres d’accueillir le message de l’évangile. Aujourd’hui, il est difficile d’être francs car la communication est utilisée pour cacher plus que pour communiquer la vérité. Ceci n’arrive pas toujours parce que nos pensées ne sont pas présentables ; souvent, nous ne sommes pas francs par timidité, fausse modestie, par manque d’assurance ou par un respect excessif de l’avis des autres. Il est aussi difficile d’être essentiels, car la façon très simple de vivre que le Baptiste nous propose est, de nos jours, en contraste avec les offres incessantes d’un marché qui vise constamment à engendrer de nouveaux besoins pour pouvoir, ensuite, les satisfaire. Parler franchement et vivre simplement, c’est-à-dire aller contre courant par rapport à la voie tracée par le monde, représentent les premiers fruits de la conversion. Sans quoi nous risquons de finir par ressembler au figuier de l’évangile qui, n’ayant pas porté de fruits s’est desséché. Mieux vaut alors faire comme la tortue : sortir la nuit et vivre à l’envers pour enfin contempler les étoiles.

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