FRFS149

IV Dimanche de Pâques

Écoute la voix du Seigneur

Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. » Jn 10,27-30

Quand le matin les gens sortent de chez eux pour prendre le métro, les jeunes pour aller à l’école et les adultes pour se rendre au travail, c’est comme un troupeau qui se déplace d’un endroit de la ville vers un autre. Pendant la journée, nous vivons tous les mêmes situations, nous mangeons la même nourriture, nous entendons les mêmes nouvelles que les journaux et la télévision nous transmettent et, le soir, nous rentrons fatigués au bercail pour nous reposer un peu avant de reprendre, le jour suivant, une journée semblable à la précédente. C’est le drame qui ne concerne pas seulement l’homme mais l’univers tout entier : « Une génération s’en va, une génération arrive, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera. Le vent part vers le midi, il tourne vers le nord ; il tourne et il tourne, et il recommence à tournoyer. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est pas remplie ; dans le sens où vont les fleuves, les fleuves continuent de couler. Tout discours est fatigant, on ne peut jamais tout dire. L’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre. Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »  (Qo 1,4-9) Et Giacomo Leopardi qui, dans son pessimisme noir n’avait absolument rien à envier à Qoèlet, tout en admirant le spectacle de la lune qui éclaire la nuit ne peut pas se passer d’exclamer : “ Ancor non sei tu paga di riandare i sempiterni calli? Ancor non prendi a schivo, ancor sei vaga di mirar queste valli ? ” (Tu ne t’estimes pas encore satisfaite de parcourir toujours les mêmes sentiers ? Ça ne te répugnes toujours pas, tu es encore contente d’admirer ces vallées ?)

Est-il toujours possible de transformer la succession des journées qui, à l’apparence, sont toutes les mêmes et monotones en une aventure toujours nouvelle, tout en continuant à faire toujours les mêmes choses ? Oui, c’est tout à fait possible et l’évangile d’aujourd’hui nous enseigne la méthode à utiliser pour y arriver. Il ne faut pas se borner seulement à feuilleter le journal et allumer la télévision mais il faut aussi écouter la voix du Seigneur qui arrive à nous tous les jours de mille façons différentes même si la voie maîtresse reste toujours celle des Saintes Écritures : « Mes brebis écoutent ma voix. » Tout en parcourant les mêmes chemins il faut apprendre à le suivre ; lui, il nous précède parmi les gens et vit dans les personnes que nous rencontrons : « Mes brebis … moi je les connais, et elles me suivent. »

Donne-nous Seigneur d’être capable de saisir, dans la monotonie apparente de nos journées ta voix qui inspire à notre cœur de nouveaux sentiments et qui nous fait admirer les mêmes scenarios mais d’un esprit toujours différent :  l’aube au lever du soleil, le coucher du soleil, le vent et les montagnes, l’alternance des saisons, les personnes qui se pressent portant en elles toutes leurs pensées et leurs rêves. Donne-nous Seigneur de te reconnaître dans les personnes que nous rencontrons tous les jours le long de notre chemin. Donne-nous Seigneur la conscience de vivre une vie éternelle de façon à ce que personne ne nous arrache de tes mains. Et donne-nous de croire que toi et le Père vous êtes UN de façon à ce que, en te suivant pendant nos journées, nous pouvons à la fin revenir heureux au port duquel, un jour, nous avons levé l’ancre.

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